La 7ème édition du Mois de la Culture française à Cuba, ayant lieu du 10 mai au 4 juin 2023, propose un volet cinématographique inédit avec le documentaire-fiction "Las Maravillas" de Christophe Haleb, filmé dans la municipalité de Regla à La Havane. Venez découvrir tous les secrets de ce tournage en présence du réalisateur lors de deux projections spéciales et d’une déambulation dans la ville !

"LAS MARAVILLAS" AU MOIS DE LA CULTURE FRANÇAISE À CUBA

Réalisé par Christophe Haleb et tourné dans la municipalité de Regla à La Havane, "Las Maravillas" n’est pas un film comme les autres. Il propose de poser un regard sur une bande de jeunes Cubains rencontrés dans la rue, une écriture en mouvement jamais prédéfinie. L’enjeu pour son réalisateur est de continuer à sentir les forces d’émancipation de la jeunesse du monde. En cela, ce long-métrage mène une enquête de terrain approfondie confrontant le spectateur à la réalité cubaine actuelle.

LE CONTEXTE DE RÉALISATION

La réalisation de ce film s’inscrit dans les relations d’amitiés franco-cubaines que Christophe Haleb entretient depuis dix ans maintenant à travers la mise en oeuvre et la réalisation de différents projets de film, d’installation et d’enseignement, cherchant à générer un terrain de rencontre et de confiance mutuelle. Une expérience humaine et artistique vécue comme une joie spacieuse qui nourrit la création chorégraphique et cinématographique qui alimente "Las Maravillas".

C’est lors de son dernier séjour à Cuba en mai 2019, au moment où il finalisait les présentations de l’installation "Entropic Now" dans un nouvel espace dédié aux adolescents cubains A Mas Espacios Adolescentes, et projetait des films de la mini-série "Entropico" à l’Alliance Française de La Havane, dans le contexte de la Biennale de La Havane, que Christophe Haleb fait la connaissance d’un jeune artiste plasticien afro-cubain, Moya, bien repéré dans le milieu des artistes plasticiens et de l’art dans l’espace public urbain.

Ensemble, ils ont alors commencé à arpenter les quartiers de Regla, municipalité située juste en face de la baie de La Havane. Quartier industriel aux trente collines, Regla semble oubliée dans le temps et propose au regard cinématographique et chorégraphique de Christophe Haleb un site unique préservé dans son état d’abandon, de réhabilitation et de chantier permanent pour effectuer une plongée dans le réel quotidien de ses habitants. Son mode de vie typiquement populaire, son brassage culturel et religieux fort, son mélange d’architecture coloniale et russe, sa topographie faite de monts et de belvédères uniques leur apparaît évident comme contexte pour intervenir artistiquement en milieu urbain et écrire un film.

Christophe Haleb y rencontre une bande joueuse et déterminée de jeunes traceurs, d’acrobates, de danseurs, qui font des rues et des hauteurs de Regla leur domaine de prédilection. Il mène avec eux des ateliers dans différents lieux spécifiques, à travers les balades, les rencontres, les temps de discussion et l’intervention plastique in situ de Moya. Les relations entre ces jeunes acrobates des collines de Regla, la flexibilité des corps, l’impatience de leurs danses, l’invention gestuelle, leurs paroles, leurs lieux, la réalité urbaine, sociale et culturelle du pays en pleine reconstruction après deux années pandémiques, ouvre un terrain d’observation, d’échange et d’écriture très spécifique pour activer l’imagination et démarrer un projet de film avec cette jeunesse isolée et connectée.

UN DOCUMENTAIRE-FICTION : LA CONVERGENCE D’UNE RENCONTRE

Accompagné par les interventions plastiques in situ de Moya, Christophe Haleb a mis en scène et en mouvement les récits d’une jeunesse qui questionne notre capacité à continuer de nous émerveiller des choses du quotidien face à l’asphyxie d’un Cuba insulaire plongé en pleine crise sanitaire et politique.

Ce film porte attention aux mouvements, aux énergies, aux danses, aux chants et aux croyances d’un groupe d’adolescent·es vivant dans la municipalité de Regla, juste de l’autre côté de la baie qui ouvre sur La Havane.

"Las Maravillas" nous invite à entrer en sensibilité sur les choses de la vie de tous les jours, sur les savoirs d’une bande de jeunes qui nous mettent en contact avec des rituels sacrés et profanes que l’artiste muraliste Moya traduit ici avec ses dessins sur les murs de la ville comme chez les gens. Des animations réalisées à partir de ces peintures murales dessinées in situ dans différents lieux de Regla, donnent une dimension fantastique et poétique au récit et viennent ouvrir un espace pour l’émerveillement.

Le film nous montre une jeune génération qui a cette confiance d’enfant en elle, espérante dans cette puissance de vie nécessaire qui va au devant. Une jeunesse qui résiste avec humilité dans les interstices de chaque jour, qui nous parle d’un partage entre les jeunes de la bande d’un goût musical, sportif, religieux et spirituel, d’une appétence pour l’arpentage des collines, le dialogue avec les saints de la religion yoruba, la convocation des démons et des divinités hérités de la culture afro-cubaine, tout cela dans un syncrétisme imagé que cette jeunesse vit avec ses danses, ses
chants et ses croyances.

Ces esprits incarnés par les peintures agissent dans le réel quotidien des gens comme passeurs entre les mondes, entre les éléments, entre les êtres vivants et au-delà. La ferveur et la joie en cette croyance tente de conjurer une société mise à mal par le contexte géopolitique, et pour se projeter dans l’après comme ça sera !

"Las Maravillas" cherche à capter et à filmer la nécessité d’ouvrir un horizon qui permette aux jeunes de rêver. S’active en eux comme chez le réalisateur, un imaginaire qui vient irriguer la trame du film de façon musicale, chorégraphique, plastique et fortement collective.

L’ÉQUIPE ET SES PARTENAIRES

CONCEPTION, ÉCRITURE ET RÉALISATION : Christophe Haleb

AVEC UN GROUPE DE JEUNES CUBAINS : Adonay, Amaury, Brayan, Cristián, Cristof, Jony, Kevi, Lazara, Lazari, Lorena, Luis Angel, Lusito, Milesa, Yazari et le chien Parkur. Antuán - le magicien, Danileyde - le prêtre babalawo, Melba - la dame à la vierge.

IMAGE : Evan Rouillard
MONTAGE ET CO-ÉCRITURE : Sylvain Piot
ASSISTANT MONTAGE : Maël Marmey
PRISE DE SON : Léo Couture
MUSIQUE ORIGINALE : Benoist Bouvot
ÉTALONNAGE : Matthieu Weil
PEINTURE MURALE : Israël Moya
ANIMATION : Philippe et Vincent Chea Oum
TRANSCRIPTION ET TRADUCTION : Lázaro Benítez Diaz et Sylvain Piot
COLLABORATION ARTISTIQUE / ASSISTANAT RÉALISATION : Dafy Adriano Razafindrazaka, Luvyen Mederos
ADMINISTRATION, PRODUCTION ET DIFFUSION : Géraldine Humeau, Nicolas Beck
ACCOMPAGNEMENT DIFFUSION : Maïa Broudic

PRODUCTION : La Zouze - cie Christophe Haleb
AVEC LE SOUTIEN FINANCIER de l’Institut Français, la Ville de Marseille, et de l’Ambassade de France à Cuba.

La Zouze – cie Christophe Haleb est conventionnée par le Ministère de la Culture – Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur et subventionnée par la Ville de Marseille, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône.

Fábrica de Arte Cubano
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