L’entrée en force dans la Maison de la culture équatorienne : un outrage odieux


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La Casa de las Américas a émis une déclaration lundi en réponse à la réquisition et à l'occupation de la Maison de la culture équatorienne (cce) Benjamin Carrion, par la police nationale de ce pays.

« Lors de cet un acte brutal, l'espace qui, pendant près de 80 ans, a été la maison des écrivains, des artistes et des gestionnaires, a été transformé en une caserne et un exemple clair de l'écrasement de la culture par une droite qui est prête à balayer les valeurs les plus importantes de cette nation », a souligné l'institution cubaine dans un communiqué officiel.

Le bâtiment situé à Quito, la capitale équatorienne, a été perquisitionné dans l'après-midi du dimanche 19 juin, sur ordre du Bureau du procureur général, afin de rechercher du matériel de guerre, après avoir reçu une plainte anonyme, selon les déclarations de Fernando Ceron, président de cette institution.

« Aujourd'hui, la culture est morte. Aujourd'hui la tyrannie, l'obscurité, la terreur, l’ont emporté sur la vie, la joie, la diversité, la pluralité, aujourd'hui la terreur s'installe sur l'institution culturelle la plus importante du pays », a-t-il ajouté.

Ces actions ont eu lieu au milieu d'une vague de protestations populaires et en réponse à une grève nationale appelée par la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur, qui s'oppose au gouvernement de Guillermo Lasso.

La Casa de las Américas a qualifié cet acte de scandaleux et a réitéré l'admiration qu'elle voue depuis des décennies au travail de ce centre culturel : « Nous devons utiliser toutes les plateformes et tous les moyens à notre disposition pour briser le blocus médiatique, dénoncer les actions arbitraires contre le peuple et la culture équatoriens, et soutenir le rôle de premier plan renouvelé de la gauche dans la région et l'alternative qui s'inaugure en Colombie, qui peut véritablement rejoindre le reste des nations de Notre Amérique ».

Pour sa part, concernant les biens se trouvant à l'intérieur du bâtiment, Fernando Ceron a souligné : « Nous devons être clairs : la Maison de la culture n'a pas été cédée à la police nationale. Nous n'avons pas cédé administrativement les espaces, ils n'ont pas signé un acte de réception des biens, ils n'ont pas signé un acte de saisie de l'espace. La Maison de la culture est occupée par la police nationale comme un acte de facto, sans aucune base légale. Nous ignorons comment ils sont entrés dans l'Agora et, pour l'instant, nous ne pouvons pas nous porter garants des biens qui se trouvent dans la cce. Si l'un des 7 000 biens est touché, la police nationale en assume l'entière responsabilité. » Il a précisé qu'ils n'ont pas reçu de soutien du ministère de la Culture, qui reste silencieux sur la question.

De même, le collectif équatorien Contraelviento Teatro, qui s'est produit à Cuba lors de la dernière édition du Mayo Teatral, a rendu publique sa position sur la question : « Nous dénonçons au monde entier les circonstances que vit l'Équateur, nous demandons aux faiseurs de pensée, d'art et de littérature du monde entier leur solidarité afin de briser le siège médiatique qui a été créé. »

La ville de Quito est en état d'urgence depuis vendredi dernier, tout comme celles de Pichincha, Cotopaxi et Imbabura. Cette situation permet le déploiement de la Police Nationale et des Forces Armées, dans des actions qui peuvent porter atteinte aux droits des citoyens et des institutions, comme c'est le cas pour la cce.

 


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