Les Caraïbes à nouveau réunies


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Santiago de Cuba a été la capitale des Caraïbes pendant sept jours. Photo : Sonia Almaguer.

Quelques jours se sont déjà écoulés depuis que le Défilé du Feu et le Bûcher du Diable ont clôturé en beauté la 44e édition du Festival des Caraïbes à Santiago de Cuba. Cependant, on peut encore percevoir chez les participants la saveur de la fête et la ratification d'une identité inébranlable, confirmée durant cet événement, auquel ont assisté pendant sept jours, aux côtés de la population de Santiago, plus de 400 invités venus de 16 pays.

On dit souvent qu’avec la cérémonie du Bûcher du diable, qui se déroule au bord de la baie, tout le mal s'écarte du chemin et la voie est dégagée pour que, en 2026, lors de la 45e édition du Festival, les cultures caribéennes qui nous identifient, aussi mélangées qu'authentiques, brillent à nouveau de toute leur force.

La prochaine édition de la Fête du feu, organisée par la Casa del Caribe sous l'impulsion infatigable de son directeur, l'intellectuel Orlando Vergés, est déjà en cours de préparation, mais dans ce texte il est question de celle qui vient de se dérouler. Pour des raisons d'espace, nous ne pouvons évoquer que quelques-unes des nombreuses activités qui ont marqué l'histoire d'un Festival qui, sans interruption, et contre vents et marées – à en juger par les conditions difficiles que connaît Cuba, accentuées à l'heure actuelle par les restrictions et le blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des États-Unis – ouvre ses portes chaque mois de juillet, conscient de son rôle fédérateur et défenseur des cultures, qui sont l’âme des peuples.

Dédié cette année et pour la troisième fois à Curaçao, le Festival a été avant tout une expression vivante de résistance, marquée aussi bien par la joie que par la solidité d'une pensée, qui a été débattue dans des espaces tels que ceux proposés dans le Colloque international « Les Caraïbes qui nous unissent », au cours duquel des recherches sur de multiples thèmes liés à la région, des conférences et des tables rondes ont structuré pendant plusieurs jours la réflexion et l'invitation à de nouvelles études.

Un hommage spécial a été rendu aux intellectuels Armando Hart Davalos et Roberto FernandezRetamar, deux hommes auxquels la culture cubaine est reconnaissante, non seulement pour avoir fait partie intégrante de celle-ci, mais aussi pour avoir contribué, dès ses débuts, à la formation de la politique culturelle de l'Île.

Le très attendu Défilé du Serpent, qui rassemble le plus grand nombre de participants et de spectateurs, s'est avéré incontournable. Les comparsas – congas, groupes traditionnels, représentations des délégations de différents pays, entre autres –, avec leurs costumes aux couleurs vives et leurs visages rayonnants, ont rassemblé hommes et femmes de plusieurs générations, depuis les petits enfants jusqu’aux personnes âgées qui n’auraient manqué pour rien au monde ni la fête ni le moment le plus divertissant du Festival.

Avec des expositions, des dégustations culinaires et cinématographiques, des rencontres de groupes traditionnels, des concerts, des ateliers, des peñas, des remises de prix et des hommages dédiés à des fêtes religieuses et à la rébellion des esclaves, ainsi qu'un gala en l’honneur de Curaçao, la fête a envahi toute une ville qui la défend et pour laquelle elle éprouve un sentiment d'appartenance responsable.

LA COLOMBIE À L'HONNEUR DE LA 45e FÊTE DU FEU

La 45e édition du Festival des Caraïbes sera consacrée aux cultures populaires et à la diversité ethnique de la Colombie. Mais déjà, au cours de cette dernière édition, la présence de la délégation colombienne, conduite par Mario Fidel Rodriguez, ambassadeur de Colombie à Cuba, la sénatrice Gloria Inés Florez Schneider et Carmen Meléndez, fondatrice de l'École de danses folkloriques Palma Africana et de la Corporation des acteurs du carnaval de Barranquilla, a été très significative.

D'abord à la presse, puis lors de ses visites dans Santiago, l'équipe a chaleureusement exprimé sa volonté et sa satisfaction d'être présente au Festival. « L'idée nous a remplis d'enthousiasme car nous avons une conscience claire de la relation étroite qui existe entre nos peuples », a déclaré Rodriguez, qui a assuré que reconnaître ce Festival, c'est reconnaître les nombreuses similitudes qui existent entre la Colombie caribéenne, d'autres régions de son pays et Santiago de Cuba.

À propos de la force vitale que représente cette fête pour l'intégration caribéenne, Florez a estimé que l'invitation était une belle occasion de dire qu'il existe ici une voie pour se renforcer, mais aussi pour reconnaître la Colombie comme un pays caribéen qui doit tourner son regard vers la mer, et ne pas la considérer comme un obstacle mais comme un tissu et une énorme possibilité.

La directrice de Palma africana, après un exposé sur ce que représente l'institution qu'elle dirige, a exprimé ses sentiments « du fond du cœur ». Il existe des blocus de toutes sortes, mais il n'y a pas de blocus pour l'amour, et l'amour est un art. Personne ne peut vous priver du droit d'aimer ce que vous êtes, frères et sœurs de Cuba. Personne ne peut nous enlever cela, ni à vous non plus. Et c'est ce qui vous a permis, au fil du temps, de rester fermes,  résilients, avec une capacité et une force que seul un peuple qui se reconnaît dans sa diversité peut avoir. C'est cela Cuba. Et je souhaite que la Colombie aille aussi dans cette direction, a-t-elle déclaré. •


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